Yves a fait de nouveau des merveilles pour manoeuvrer entre les présents, les absents, etc.
Si bien que je peux m'écrier : Ah ! la voilà, l'officielle de la quatrième promo du "chemin des poètes"...
Encore une belle brochette de poètes, à laquelle se greffe Matt Mahlen dont nous reparlerons ces jours-ci.
Balise 14, avenue du château : Antoine n'étant pas là, selon les groupes, c'est Sophie ou bien Josiane qui lit...
Ce soir la lune dessine un fin liseré de lumière, dans l’arc de sa ronde lucarne noire que le ciel sans nuages devine. Seul brille ce mince croissant à la fenêtre de la nuit.
On s’imagine alors faisant doucement coulisser l’opercule sombre et découvrant, derrière le toit du ciel, un immense grenier d’or.
Onzième balise, au creux du chemin creux : Dédé Roullet est parti devant, un poète "de secours" lit son poème pour notre petit groupe...
De conseils je ne donne à personne,
Et si quelquefois ma voix tonne,
Si je fulmine, si je m’insurge, si je tance,
Si mon verbe se fait rageur,
C’est à cause de mon impuissance
À rendre le monde meilleur !
André ROULLET
(
Résurgences
- éditions Scripta )
photo de la quatrième de couverture de Résurgences :
Note du jour : prévoir à nouveau des réponses différées à vos commentaires... Nouvelle "mission" poétique, cette fois, dans les Alpes, pour "l'ivresse des livres"...
Balise 10, au pied d'un hêtre respectable, en l'absence de Luce, - photo Donner à Voir -, c'est France qui lit... (Ce poème avait déjà eu les honneurs de ce blog le
jour du printemps.)
Balise n° 9, village du Faubourg, Jean-Paul nous raconte une histoire...
Il était une fois un homme parfaitement ordinaire qui découvrit qu’il avait le pouvoir de changer les choses en mots. Cela se produisit par hasard : un jour
qu’il était en train d’écrire, une fourmi égarée vint se promener sur sa page, et il resta longtemps à la regarder, rêveur, pensant au mystère d’être une fourmi égarée sur une page. Or pendant
qu’il songeait il vit dans un demi-brouillard l’insecte s’aplatir et prendre les contours graphiques du mot fourmi. Il crut sur le coup être victime d’une hallucination et, par jeu plus
que pour exercer un talent qu’il ne connaissait pas encore, il pensa très fortement à la gomme qui se trouvait sur son bureau, à côté de lui. La gomme s’effaça et le mot apparut sur sa page. Cela
lui donna à réfléchir, et comme il se sentait en train, il s’amusa à s’attarder en pensée sur la douceur de sa lampe. N’ayant plus de lumière, il alla se coucher.
Huitième balise : Christine est émue, - nous aussi - en lisant le poème de Jean Le
Mauve...
nocturne un
Je me réveille. J’ai soif. À tâtons je vais dans la cuisine. Prends un verre.
Mais qu’est-ce qu’il y a de clair sur le bord de la fenêtre ?
On dirait une colombe qui dort la tête sous l’aile. Je m’approche. Me penche. Frappe au carreau. Elle se retourne.
C’est une chouette effraie.
Je distingue sa tête ronde cernée d’ombres pâles. Et voilà son bec. On se regarde un moment elle et moi les yeux dans les yeux puis elle s’envole dans un bruit de
tissu qu’on déplie.
J’éteins. J’ouvre grand la fenêtre. Je reste longtemps à aimer la nuit.