Un livre de plus consacré aux arbres ? Oui, madame, un excellent livre de près de 600 pages très richement illustrées, en majorité par des photographies de l'auteure, Catherine Lenne, une scientifique de renom, fascinée par la vie et le comportement de nos amis, les arbres... C'est drôlement savant et savamment drôle ! (Ses titres de chapitres sont souvent des jeux de mots en référence à une actualité récente, littéraire, cinématographique ou encore chansonnière...) 

La lecture de ce livre étonnant dont je vous redis les coordonnées : 

Catherine Lenne : Vous avez dit biz'arbres ? (éditions Belin), devrait vous plaire et vous faire apprécier la marginalité des arbres choisis ici. Vous en connaissiez peut-être un ou deux, comme les faux de Warzy, les ifs de La Lande-Patry ou le hêtre pleureur de Bayeux, lequel pourrait bien être plutôt un tortueux !...

La conclusion est assez réconfortante : quelles que soient les difficultés (blessures, vents, maladies, etc.), les arbres ont une miraculeuse aptitude à s'adapter et à poursuivre leur croissance. Youpi !...

Frans Krajcberg, (1921 - 2017) ingénieur, peintre et sculpteur, tour à tour polonais et brésilien, avait l'habitude de pousser un cri de joie à chaque fois qu'il passait dans la forêt devant un arbre qu'il aimait bien... (Il existe (il existait ?) un espace portant son nom à Paris...

Ci-dessous, quelques photos pour célébrer des arbres qui méritent notre respect...

1- mariage entre un chêne et une tit' maison.

2- les arbres qui chantent...

3- en Namibie.

4- glycine au Japon.

5- la Callas et son ginkgo.

6- cèdres bien élevés.

7- petit chaperon rose parmi les abricotiers.

8- hêtre bajocasse.

Ypréau : curieux mot pour désigner le peuplier blanc (Populus alba nivea). L'origine en vient probablement de la ville belge d'Ypres, située en région flamande. Notons qu'il connaît bien d'autres appellations : abèle, aube, piboule, peuplier de Hollande, à feuille d'érable, grisard, etc.

C'est un arbre qui pousse surtout dans les milieux chargés d'humidité, répandu dans toute l'Europe en dessous de 900 mètres d'altitude. Son bois, peu dense, est utilisé surtout pour la fabrication de la pâte à papier et la petite menuiserie. Curiosité esthétique : présence de lenticelles géométriques le long de son tronc (cf. photo 5). Curiosité médicale : son écorce contient de la salicine, un puissant fébrifuge...

Notons encore que notre ypréau est considéré par Littré comme un "orme à larges feuilles"...

(C'est un deuxième billet presque tout fait, envoyé par Mathieu... Merci, fiston !)

Il s'agit d'un anacardier géant installé au Brésil qui a la particularité d'avoir un couvert de plus de 8.000 m2, soit près d'un hectare ! Il est situé à Piranji, (région de Rio Grande do Norte) non loin de Natal.

Ce phénomène vient d'une anomalie : au lieu de pousser en hauteur comme tout arbre qui se respecte, l'anacardier de Piranji grandit à l'horizontale en donnant naissance à un rejeton dès qu'il touche le sol... Résultat : on le prend pour un bosquet alors qu'il n'y a qu'un seul arbre ! Il produit environ 2.5 tonnes de noix de cajou par an, une bénédiction pour l'économie locale et pour le tourisme régional.

- Note n° 1 : on aurait pu/dû l'appeler "cajoutier", non ?

- Note n° 2 : ses feuilles et sa sève sont toxiques (urticants)...

- Note n° 3 : vous brûlez d'en savoir plus ? Allez donc voir par là :

https://lecomptoirdetitam.wordpress.com/2015/08/26/limmense-anacardier/

(ou lisez l'article sur le site de factum-info)

C'est un arbre originaire d'Amérique du sud, l'emblème national du Costa-Rica. Pour le nommer, vous avez un très grand choix : en latin, enterolobium cyclocarpum (non, la traduction littérale n'est pas : "la carpe ne fait plus de vélo car elle a trop mal au derrière !"), en créole, zoreil caf', en français, oreille cafre, oreille d'éléphant, ce qui amène à le trouver aussi sous la belle appellation : l'arbre qui entend (en langue nahualt, "guautil" = arbre et "nakaztli"= oreille) pour un retour au titre : guanacaste...

On le classe parmi les fabacées ou les mimosacées, c'est selon, les botanistes n'étant pas toujours d'accord entre eux. Disons que sa silhouette ressemble à celle de l'albizzia, l'arbre à soie. Ses feuilles sont caduques, elles servent de fourrage. Pompons blancs pour les fleurs. Ses graines, contenues dans des cosses en forme d'oreilles, sont utilisées comme agent biologique pour la lessive. Son bois, semi-précieux, réputé imputrescible, est recherché en ébénisterie.

Prochaine fois qu'on ira au Costa-Rica, on prendra des photos...