Connaissez-vous Morgan Riet ? Non ? Il était pourtant au dernier Printemps de Durcet, comme le montre la photo ci-contre prise par Michel pendant la séance de lecture dans l'ancienne salle du Conseil qu'on appelle encore salle Mitterrand.
C’est un poète de Bayeux (14) qui vient de faire paraître son deuxième livre : En pays disparate, aux éditions Clapàs. Une bonne occasion pour saluer ce jeune homme qui me semble bien faire partie de la relève…
Une écriture sobre, sûre, percutante. Un humour subtil, souvent caustique. Des thèmes diversifiés, entre paysages lyriques et portraits incisifs. Des références qui pourraient être les nôtres : Schubert, Verlaine, Rimbaud, d’autres plus générationnelles comme Curtis. Et cet art de la chute – remarquable –, souvent matérialisée par un espace, parfois même par un placement en décalage, à droite en bas du poème proprement dit.
Un exemple ?
Vladimir I
Rassurez-vous.
Son regard froid
comme les neiges sibériennes
n’est qu’un
trompe-l’œil,
qu’une pudeur délicate
d’apparatchik.
Maïakovski m’approuve :
Bien tenus secrets, quelque part,
y couvent
un feu de bienveillance,
un élan démocrate
plus vaste qu’une steppe -
qui crèvent
les yeux
des opposants.
Morgan RIET
(En pays disparate,
éditions Clapàs).
(On peut facilement retrouver Morgan sur son blog : http://cheminsbattus.spaces.live.com
pour lui commander son livre...)