18 mars 2010
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(Image Internet : pianoweb.free.fr)
Les soirs étaient toujours semblables,
la bière avait le goût de la mélancolie.
Un pianiste jouait un jazz vanille brume,
un chat occasionnel me racontait
à voix basse des histoires de famille.
Il faisait chaud dans ce café du Nord,
je regardais brûler dans la cheminée noire
ma jeunesse parmi des bûches écroulées.
Je souriais, j'étais très triste,
les yeux noyés dans les reflets des braises
ou la fumée de la salle voûtée,
les bras abandonnés sur le bois noir d'une table de rencontre,
le corps à la dérive,
l'esprit perdu dans des accords mineurs,
j'étais triste et je ne t'avais pas
encore
rencontrée.
Pierre Maubé.
(poème extrait du Calendrier de la poésie francophone 2010,
Alhambra publishing)