Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 04:09

 

  Aujourd'hui, je "pique" une idée à Laurent et vous propose un poème de Lucien Jacques :

                            Credo

     Je crois en l'homme, cette ordure.
     Je crois en l'homme, ce fumier,
     Ce sable mouvant, cette eau morte.

     Je crois en l'homme, ce tordu,
     Cette vessie de vanité.
     Je crois en l'homme, cette pommade,
     Ce grelot, cette plume au vent,
     Ce boute-feu, ce fouille-merde.
     Je crois en l'homme, ce lèche-sang.

     Malgré tout ce qu'il a pu faire
     De mortel et d'irréparable.
     Je crois en lui
     Pour la sûreté de sa main,
     Pour son goût de la liberté,
     Pour le jeu de sa fantaisie.

     Pour son vertige devant l'étoile.
     Je crois en lui
     Pour le sel de son amitié,
     Pour l'eau de ses yeux, pour son rire,
     Pour son élan et ses faiblesses.

     Je crois à tout jamais en lui
     Pour une main qui s'est tendue.
     Pour un regard qui s'est offert.
     Et puis surtout et avant tout
     Pour le simple accueil d'un berger.

                        Lucien Jacques,  
Florilège poétique in Les cahiers de l'artisan, 1954

 

Pour ceux qui ne connaîtraient pas l'oiseau, disons que Lucien Jacques est avant tout un peintre, ami de Jean Giono. Des compléments d'infos, ici.

ph1421.jpg(amislucienjacques.wordpress.com)

Partager cet article

Repost0
28 juillet 2012 6 28 /07 /juillet /2012 04:05

Si, comme moi, vous vous promenez sur certains blogs, vous y découvrirez des merveilles...

Par exemple, chez Telos, un poème très fort accompagnant une photo, non moins forte :

 

le lapin a fui devant le chat

le chat a fui devant moi

 moi, j'ai souri

 de ma liberté

je n'avais rien à fuir

 ce matin-là.

(Télos)

 

Autre exemple, chez Minik Do, un haïku malicieux et une photo du même tonneau :

 

sur ma canne à pêche

 un martin pêcheur

- trois secondes rien de plus

(Minik Do)

 

Troisième exemple, chez Henri, un poème en prose de Zbigniew Herbert...

 

Le jardin botanique

 

C'est un pensionnat de plantes, dirigé avec rigueur comme les écoles de bonnes soeurs. Les herbes, les arbres et les fleurs, poussent avec décence sans luxuriance végétale, en se gardant des caresses interdites avec les bourdons. Elles sont retenues par leur dignité latine et le devoir d'être un exemple. Même les roses ont la bouche pincée. Elles rêvent d'un herbier.
Les vieillards viennent ici avec des livres et s'endorment dans le tic-tac des cadrans solaires.

 

Zbigniew HERBERT, Cadre de lumière, Oeuvres poétiques complètes I, 2011.

 

Quatrième exemple, chez Morgan, des poèmes inédits, de Morgan lui-même ou des autres...

 

Vigilance
rêveuse, je double
mes ombres :
l’horizon m’engouffre,
je m’entrouvre.
Gare
toutefois
aux radars
des idées fixes
qui jalonnent le réseau
neuronal -
................Penser
par exemple
à décélérer
quand un
nuage
ou un hérisson
traverse la chaussée.

 

(Morgan Riet)


Etc, etc, etc. Bonnes découvertes !

 




 

 

Partager cet article

Repost0
24 juin 2012 7 24 /06 /juin /2012 04:02

Aujourd'hui, un poème de Raphaële Bruyère, jeune poète de Grenoble.

Il a été pêché sur son blog que je vous invite à découvrir (ou à redécouvrir) ici

 

SDC11373-001.JPG

 

  Ciel gros de gris

 

Un enfer avec toute la douceur et l'air de pas

Comme un swing dans le ciel gros de gris.

Des pas chassés, dans le coeur printemps

Au rythme chamade balançoire,

Se pendent dans la nervure des malentendus,

Et réchauffent leur promenade au souffle verglas

D'un agenda éphéméride où je ne suis pas.

C'est alors qu'au même instant, dans la giboulée

Mon amie pleure presque seule comme on est,

A l'abri des arbres dans le parc à tout vent, l'aïeul en poudre.

Une autre s'endort pour la journée

parce que la semaine vraiment, et les heures lessivées.

Un homme s'arrête sur le trottoir les genoux en dedans,

Une chauve-souris s'est trompée de nuit,

Une douceur en enfer et l'air de pas

Comme un swing dans le ciel gros de gris.

 

Raphaële Bruyère

Partager cet article

Repost0
31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 04:04

Aujourd'hui, un poème interactif* déniché dans un livre de Pascale Petit : Sharawadji, Manuel du jardinier platonique (éditions L'inventaire) :


Exercice


1) Les mots en -ette / Je complète.

Grassette. Opérette. Violette. Pourperette. Serpette.

Pâquerette. Cougourdette. Bérouette.

 

La .......... est le nom de la rose Ronsard.

La tisane de .......... permet de lutter contre la distraction,

tandis que la .......... rend belle

la voix des chanteurs d' ..........

J'entends les ..........

Dans la .........., tout est bon.

Les .......... sont de véritables pièges.

Passez-moi donc la ..........

 

Pascale Petit.

* Ce poème est dit interactif dans la mesure où il sollicite la participation du lecteur...

En attendant que vous trouviez les réponses, je vous glisse des photos de la rose Ronsard :

pierre_de_ronsard.jpg(gardendesign.pro)

Rose-20Pierre-20de-20Ronsard.jpg

(larosedepindare.com)

Partager cet article

Repost0
5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 04:02

Aujourd'hui, un poème extrait de "Pierres d'encre", numéro zéro, année 2011, recueil édité par l'association "Le Temps des Rêves*" :

 

La douceur du souffle de mon enfance

Papillon blanc, pur, libre

Voltigeur angélique

Lumière invisible

Eclat au ras de l'herbe, corps allongé, admiratif

 

Papillons

 

Les papillons dansent

Insouciants sur les fleurs, en vol

Point coloré dans l'hiver blanc dans l'été noir

Papillon joyeux sans fin

Un instant il répandra son rire cristallin

Et ses coups de vent invisibles

Simplicité parfaite

 

Folie de l'aile

 

                                                                   (David Craigen)

 

On peut écrire à l'auteur à cette adresse : cendre_ecarlate@yahoo.fr

SAM_4233.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SAM_4860.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    (photos : flora)

*"Le Temps des Rêves" rassemble de très jeunes poètes, pour la plupart encore étudiant(e)s ici ou là, qu'on a pu rencontrer récemment au "Printemps de Durcet."

On peut se procurer la revue "Pierres d'encre" en écrivant à :

"Le Temps des Rêves" La Forêt 61190 Bubertré.


Partager cet article

Repost0
12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 05:05

Dans l'excellente revue "Poésie première", numéro 51 "drivé" par Guy Chaty & Jean-Paul Giraux et consacré à "Humour & Poésie d'aujourd'hui", j'ai trouvé ce poème :

 

CENT-SOIXANTE-TROIS FOIS

 

J'ai retrouvé un vieux cahier

d'histoire-géo

datant de ma sixième

 

entre la leçon du 25 janvier

et celle du 28 j'avais écrit Julien

cent-soixante-trois fois

 

une page entière

est couverte de ce prénom

et je ne me souviens même plus

à qui il appartient

 

pourtant un jour

j'ai bien dû être amoureuse

de ce garçon

 

Marlène TISSOT. 

histoire-geo-einstein.jpg(gayraudb.over-blog.com)

 

 
             
             
             
             
           
             
       

 

 

 


Partager cet article

Repost0
29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 05:05

  1776461738.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  (lepoignardsubtil.hautetfort.com) 

Un poème déniché dans l'anthologie subjective, sur le site de Guy Allix (voir lien).

 

Les racines font onduler

les plaques de béton,

soulèvent la chaussée,

traversent la route.                            

 

 

Lente migration des arbres.

 

Rafaël CONCEJO

 

Un deuxième, trouvé sur le net, sur le site temporel :

 

Les arbres ne perdent pas leurs feuilles ; ils les donnent. Pour que la terre ait une âme, pour que les hommes ne renoncent pas à la vie.
Ils s’endorment dans l’attente d’une nouvelle jeunesse pendant que certains hommes offrent leur corps à l’éternité. Passage de noirs nuages au-dessus du fleuve jaune. Nuits emportées par le souffle d’un enfant ramassant des branches mortes le long de la rive et qui brûleront dans le cœur glacé de l’hiver.

                                                                                     Rafaël CONCEJO.

 


 


Partager cet article

Repost0
5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 05:09

Au sein de l'association "Voix tissées", Martine Magtyar milite fort pour défendre la poésie à travers des rencontres, des lectures et des ateliers d'écriture... Cela se passe du côté de Montrouge...

 

Elle anime également une petite revue de poésie "Portulan bleu" qui vient de passer le cap du numéro 11 et qui mérite votre soutien. On y trouve toujours de nombreux poèmes, des notes de lecture et une multitude d'infos... Vous pouvez vous y abonner. (Renseignements : Voix Tissées 105 avenue Aristide Briand 92120 Montrouge.)

 

 

  Au carrefour de mes insomnies

 

Au carrefour de mes insomnies

Murmure la nuit

Sur le fil des mots

Funambules

 

Espérance à bâtir

 

Danse et panse l'instance

Des conciliabules

 

Galactique réjouissance

 

L'oreille à l'écoute

Au carrefour de mes insomnies.

 

                     Martine Magtyar

6a00d83497d47953ef015433f1f038970c-800wi.jpg(parisachateau.typepad.fr)

Partager cet article

Repost0
16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 05:03

6592089-joueur-de-bandon-on-tango.jpg

(Image Internet : tangoannecy.canalblog.com)

 

Un poème extrait du "Calendrier francophone" (Alhambra Publishing) :

 

La jupe

 

Assise elle appuie à cru

l'instrument sur ses cuisses

et quand la mélancolie étire puis comprime

le bandonéon ses genoux suivent

Si bien qu'on agrège les plis

de sa chair intime ceux du soufflet en cuir

et les froncements de notre âme

aux accents du tango

 

                             Gérard Noiret.

 

Partager cet article

Repost0
2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 05:03

Aujourd'hui, un poème de Jean-Paul Giraux, extrait des "Cahiers de la rue Ventura*" n° 13 B :

 

Toutankhamon

 

J'ai le pied égyptien.

Je ne dis pas ça pour me vanter, c'est un fait : il faut voir avec quelle arrogance, chez moi, le deuxième arpion s'allonge aux dépens du gros orteil.

 

Je vous rassure cependant. Ce détail anatomique n'a rien d'inélégant, bien au contraire, et ma marche, habituellement souple et déliée, ne s'en est jamais trouvée affectée.

Cela étant, je ne souhaite nullement voir s'ébruiter cette particularité remarquable qui pourrait me faire courir le risque d'attirer la curiosité débordante de mes contemporains.


Je sais ce que je dis.

Car je me souviens des queues monstrueuses qu'exigeait, devant le Grand Palais, le privilège de défiler devant la barbiche goguenarde de Toutankhamon.

N'insistez pas, il n'en sera pas question avec moi.


J'ai le pied égyptien, certes, mais il restera incognito.

 

                                                                                     Jean-Paul Giraux.

                                                                                             (inédit)

 

types de formes de pieds pour les pointes
(passionballet.com)
* Les Cahiers de la rue Ventura : revue de poésie animée par Claude Cailleau.
(Des infos ici.)

Partager cet article

Repost0