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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 05:04

(Images Internet : animnet.com)whatthis.jpg

 

jabloirgr3.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Question piège : où se trouve l'éparnillette ?

Sur la première ou sur la deuxième photo ?...

 

(....................... = quelques secondes de réflexion.)

 

Réponse : Tout un chacun aura reconnu le jabloir des tonneliers sur la deuxième image, c'est donc la première qui représente cette chère éparnillette.

 

Sachant que les dictionnaires et autres moteurs de recherche ne vous seront d'aucun secours, qu'est-ce donc qu'une éparnillette ?

Je vous propose cette définition :

éparnillette : nom féminin, étymologie inconnue, désigne une fleur de laiton, de la famille des Ustensilacées, qui croît dans les terrains légèrement humides, comme les placards de cuisine, malheureusement stérile en milieu hospitalier.


Comme le disait ce bon Pierre Larousse : "Un dictionnaire sans exemple est un squelette.",

voici donc une citation pour illustrer mon propos :

- Polyphème ! vous avez fait des folies ! Un bouquet d'éparnillettes ! Cela a dû vous coûter les yeux de la tête...

(Homère, Odyssée)

 


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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 05:00

Souvenir d'enfance, - j'avais environ huit ans - : retour de pêche, dans la Douve, pas très loin de Carentan / Sainte-Mère...

Le mari crie à sa femme, avant même d'entrer à la maison :

- Frazie, fais quéfer la tule,

on a rapé d'zangules* !...

 

anguilles_a_la_persillade-1407-copie-1.jpg

(image Internet : aftouch-cuisine.com)

 

* Pour celui/celle qui n'aurait pas compris le message, on peut le traduire à peu près comme ça :

- Euphrosine, fais chauffer la poêle, on a attrapé des anguilles !...

 

Notez en passant que ledit message est bien plus "plat" en français qu'en patois manchot, d'autant plus qu'en patois, ça rime...

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29 octobre 2011 6 29 /10 /octobre /2011 04:07

Calimachoun est un mot normand, assez proche de son "cousin" chti calimachon, les deux voulant dire escargot, ou encore colimaçon.

Voici une citation, extraite d'un bout de chanson du groupe Magène :

 

 

1 - Le hérichoun

 

 

I plleut ! I plleut. Moussieu hérichoun

Va à la trache ès calimachouns.

Piane, piane ! No creireit byin qu'i chapène.

Nennin, I surgue et sen musé fouène.

 

Ilo, à man droite, eun ver de terre.

Eun miot pus louen, eune loque fait l'affaire.

Mais des calimachouns, y'en a brin.

Ryin, paé même en travêquaunt le gardin.

 

Ch'est, ma fei de Du, eune joulie caunchoun,

Mais fâot co muus eun calimachoun. 

 

 Le hérisson

 

Il pleut ! Il pleut. Monsieur hérisson

Part à la recherche d'escargots.

Tout doux, tout doux ! On dirait bien qu'il musarde.

Pas du tout, il guette et son museau fouine.

 

Ici, à droite, un ver de terre.

Un peu plus loin, une limace fait l'affaire.

Mais des escargots, il n'y en a pas.

Rien, même en sillonnant le jardin.

 

C'est, ma foi, une jolie chanson,

Mais ça ne vaut pas un escargot.

 

Le plus drôle, c'est que, par analogie,  calimachoun signifie aussi arobase ou "at"...

 

400 F 3956108 8OtNIqYCVfZtm4Z1N6gkQxQvsBFmkyGi

(fotolia.com)

 

 

 

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20 août 2011 6 20 /08 /août /2011 04:08

 

 

  Pra ? Prha ? Prah ? Difficile d'orthographier ce mot, pourtant souvent entendu dans mon enfance. (Si vous vous souvenez bien, j'avais eu le même problème avec les b'zahs.)

Sur le sujet, les dictionnaires et les moteurs de recherche semblent complètement muets ou hors circuit... (exemples : un site sur les chats "sacrés de Birmanie", le temple du Prah-Kahn, un clip vidéo de Prah sur le poker, la traduction du slovène prah = poudre, poussière, et je vous passe le diminutif de Praha, Prague en tchèque...)

On n'y est pas du tout. Dans mon souvenir, ce mot a une connotation très négative : prah signifie fier à l'extrême, voire carrément snob.

A ce stade, une citation s'impose :

"- As-tu vu, à la sortie de la messe, cette pimbêche de soi-disant comtesse de Médeux, avec son chapeau de trois mètres cinquante d'envergure et ses bijoux de pacotille ? Tu crois qu'elle nous aurait salués ou fait un petit signe de tête ? Rien du tout ! Elle a même tourné ostensiblement la tête de l'autre côté pour ne pas croiser notre regard. On a pourtant été ensemble sur les bancs de la communale ! Ah ! celle-là, quelle prah !... "

                                                      (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts.) 

 

paon.jpg(oiseaux2voliere.superforum.fr)

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4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 04:04

Persepolis Reconstruction Apadana Chipiez-455x672

(tectonicablog)

 

Apadana : j'ai trouvé ce mot récemment dans une grille de mots croisés du "Canard"...

Quatre "a", ce n'est pas si fréquent et ça sonne plutôt bien.

 

Alors, vous pensiez à quoi en voyant écrit le mot apadana ?

Une fleur exotique ? une petite île perdue au milieu de l'océan indien ? un animal en voie de disparition ? un instrument de musique tibétain ?  une formule rituelle ? ...


Vous n'y êtes pas du tout : l'apadana désigne la salle du trône dans les palais de l'ancienne Perse. (Ce mot vient d'ailleurs d'un terme persan qui signifie palais.)

C'est aussi une marque de tee-shirts très branchés paraît-il.

Apadana 2011

(mindthehype.com)

 

Vous voulez quand même une citation ? La voilà :

  "Dans cette histoire peu ordinaire, c'est à l'insu de son plein gré que la belle Dana avait servi d'appât pour attirer ce pauvre Donald dans l'apadana."

(Boris Rustine : Dans le Galibier, Darius perce... - éditions du petit grimpeur -)

 

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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 04:00

  C'est comme ça, les rebonds : on va rendre visite à Minik do, sur le blog des "pensées sauvages" et lui nous invite à nous promener sur celui de Daniel Py, "haicourtoujours"... Et là, parmi une impressionnante collection de haïkus, vous rencontrez trois ou quatre fois le mot "lespédèze." 

Quès aco ? Lespédèze, lespédèze, ça sonne un peu espagnol, non ?

On se dit qu'on va faire des recherches, et ce faisant, on tombe sur quelqu'un qui a travaillé pour vous, ce dont vous pourrez vous rendre compte ici.

Eh ! oui, c'est bien d'une fleur qu'il s'agit, une plante herbacée comme ils disent dans les livres. Espèce en voie de disparition, donc plus ou moins protégée. C'est qu'elle est bien fragile notre lespédèze, ne supportant quasiment pas la concurrence. En plus, manque de chance, "elle n'a aucune caractéristique ni importance spéciale" (rapport du COSEPAC).

 

  Heureusement, les maîtres du haïku l'ont cependant chantée, comme en témoigne cet extrait du blog "encres du monde" :

 

Poésie personnelle


"Sandales de Satsuma aux pieds

 à la main une canne

je me souviens d'avoir cueilli

des fleurs de lespédèze

c'était il y a longtemps."

 (Shiki)

A qui passe en hâte sur les chemins, le buisson de lespédèze paraît sans attrait. Aucun symbole impérial ne s'attache à ses branches ténues, ses pétales minuscules d'un violine pâle à peine marqué. Sa forme est vague, ses feuilles banales, il est sans parfum. Et pourtant... Avec plus de 130 poèmes qui le nomment, il est le végétal les plus célébré d'entre tous dans l'anthologie du Manyôshû, ce trésor où puiseront tous les poètes japonais après le huitième siècle et qui façonnera à travers les générations une forme unique de sensibilité littéraire au paysage.

Au coeur du palais impérial de Kyôto, dont on peut parcourir les allées librement un jardin demeure inaccessible, inviolable, le mystérieux "clos aux lespédèzes", uniquement planté de cette essence que l'on croirait commune.

L'extraordinaire, l'insoupçonnable du lespédèze, seul le hasard du vent le révèle et le temps. Le temps de regarder le  souffle de la brise traverser le buisson, bouleverser sa légèreté et danser dans ses rameaux avec une si miraculeuse souplesse qu'aucune goutte de rosée ne semble pouvoir en tomber. Qui n'a vu ainsi se métamorphoser sous l'effet de la brise un de ces buissons, qui n'a vu l'affolement soudain de ses branches retrouver leur suspens lorsque le vent s'en déprend, dans une élégance parfaite, ne sait rien de la beauté du lespédèze. 

Tant de poèmes le lient à la rosée, figure poétique des larmes, et au vent qui en disperse les fleurs, que le lespédèze est, à lui seul, un adieu et un chant. Dame Murasaki lui dédia son tout dernier poème lorsqu'elle sentit sa fin venir :

"L'espace d'un instant

elle paraît dans la quiétude

au vent pourtant

bientôt s'éparpillera 

la rosée du lespédèze."

L'observation du lespédèze nous conduit à une autre appréciation du végétal, attire notre attention vers un balancement, une dynamique, une trace chorégraphique unique. Le lespédèze nous enseigne la musique des formes, les figures du temps. De là aussi, sans doute, sa connivence avec quelque chose en nous d'un départ, d'un arrachement mêlé de quiétude.

Le lespédèze illustre, plus que tout autre végétal, le karumi, cette légèreté que prônait le poète Bashô dans l'écriture, "telle une rivière peu profonde dont on verrait le lit de sable fin".

 

"Sans faire tomber

une seule goutte de rosée

doucement ondule le lespédèze."


"Parmi les vagues

mêlés aux coquillages minuscules

pétales de lespédèze."

                 

                          (Bashô)

 

lespedeze1.jpg(arbrealettres)

 

(Après de telles beautés, pas envie de vous dégoter une citation apocryphe...)

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3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 04:02

soleil.jpg

(livres.fnac.com)

 

Non, ce mot qui nous sert de titre aujourd'hui, n'est pas un mot que j'ai inventé. S'il n'est pas d'un emploi très fréquent, il existe bel et bien...

Allez, on prend sa respiration pour le prononcer : hexakosioihexekontahexaphobie.

Bon, ensuite, on repère assez vite le suffixe  -phobie qui veut dire peur ainsi que deux fois hexa qui signifie six. On arrive ainsi au sens complet : l'hexakosioikontahexaphobie est la peur maladive de tout ce qui a rapport avec le nombre 666.

- Pourquoi donc ? me direz-vous.

Il faut en chercher l'origine dans l'Apocalypse de Jean, chapitre 13, verset 18. C'est là qu'on évoque le "nombre de la Bête" ou "chiffre de la Bête." Des détails un peu partout, par exemple, ici.

Voilà, vous allez pouvoir briller en société maintenant, d'autant plus que vous ne manquerez pas de placer cette citation :

"J'ai rencontré bien des gens bizarres dans ma vie, des qui souffraient de bitrochosphobie et qui fuyaient les bicyclettes comme la peste, d'autres de coulrophobie, qui ne seraient jamais allés au cirque de peur d'y voir des clowns, et même de paraskevidékatriaphobie, qui restaient enfermés chez eux chaque vendredi 13. Mais, à ce jour, je n'ai jamais vu de personnes se plaignant d'hexakosioikontahexaphobie." (Donald Manual Doctor, The very small Encyclopedia of phobias, Curious Publishing).

 

(nintai-oni.deviantart.com)

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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 04:02

Aujourd'hui un mot plus ou moins normand, le verbe gricher.

 

Notre petit ami Robert l'ignorant, il faut donc aller voir du côté des cousins du Québec.

Le mot existe bien là-bas, comme en témoigne cette phrase relevée sur un forum, je cite :

" Bonjour,
Mon chum griche souvent des dents la nuit et j'aimerais bien savoir de quoi c'est dû et si c'est possible de lui faire arrêter ça puisque ça m'énerve pas mal!!!! "

Le sens est donc ici grincer des dents, mais il en a aussi beaucoup d'autres : voir ici.

 

En normand, on connaît gricher depuis longtemps. Voir à ce sujet le Glossaire du patois normand de Louis Du Bois, publié en 1856 :

- gricher : faire la griche, c'est-à-dire témoigner d'un mécontentement par une attitude boudeuse. (Autrement dit, faire la grimace.) 

 

Je me souviens avoir souvent entendu ce mot dans la conversation courante autour de moi, mais rien ne vaut une bonne citation.

"Si vous ne voulez plus gricher sur la photo, portez donc des lunettes de soleil." (Louis XIV)


  + Bonus : une illustration :

lagrimacedelajoconde.jpg

 

(poptrois.unblog.fr)

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30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 04:07

C'est un mot curieux dont l'étymologie est peu éclairante, puisqu'il viendrait d'un terme guatémaltèque "blursina", désignant l'ancêtre de l'harmonica. Atahualpa Yupanqui y fait discrètement allusion dans une de ses chansons, malheureusement pas la plus connue et superbement ignorée par les moteurs de recherche.

 

                                                                                                   (image : renarcoi-blog-foto.blog.fr)

yupanqui.gif        

Pas d'inquiétude pour autant quant à son sens lorsqu'on saura que Paul Verlaine lui-même avait l'habitude de blousiner, au minimum deux fois par jour.

Voir à ce sujet son fameux Il pleure dans mon coeur... qui se termine ainsi :

...C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !

 

verlaine5.jpg

(image : leo-ferre-by-scl.com)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On ne saurait mieux dire : blousiner, c'est exactement ça. Etre un peu triste, juste un peu, sans véritable raison. Un genre de mélancolie si vous voulez. Un petit coup de blues, si vous préférez. Eh ! oui, vous ne pouviez pas y échapper !

Idem pour la citation :

" - Chépa ce que j'ai docteur, je blousine à journée entière...

   - Est-ce que vous blousinez davantage quand vous portez un blue-jeans ?

   - Je n'en porte jamais, mais il me semble que si etc..."

                                                         (Jules Romains, in Brouillons retrouvés.)

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4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 04:07

jeuxdenfantbruegel.jpg

 

 

jd_mcq_cache_154-5405_gp.jpg

 

(Images Internet : haut, moncoursdartsplastiques.blogspot.com

                                 bas, maf.mcq.org)

 

Du temps de notre jeunesse, dans les cours d'école ou ailleurs, nous avons tous joué à cache-cache...

Vous vous rappelez, l'un(e) d'entre nous posait sa tête contre un arbre ou un mur en se cachant les yeux (plus ou moins complètement !) et commençait à compter à haute voix : un, deux, trois, quatre, cinq, etc. jusqu'à cent. Pendant ce temps, les autres se précipitaient dans toutes les directions pour trouver la bonne cachette, en espérant ne pas être découverts...

Chez nous, en Normandie, pour désigner le fait de se cacher les yeux, on employait le verbe bôgner (souvent prononcé bon-gner).


Apparemment, pas de trace de ce verbe dans les dictionnaires "classiques".

En revanche, on signale "se bôgner" pour se cacher dans le patois de Dol de Bretagne.

Plus intéressant, dans le "Magène", on trouve ces trois mots :

"bônaer" = bander les yeux pour jouer.

"à bône-bône" = à colin-maillard.

"bônâs" = masque pour couvrir les yeux du taureau.

 

Comme toujours, tout cela va se terminer avec une ou deux citations, plus ou moins sérieuses :


".../...Ma wé bimo té kuna kan bogné layé.../..." (Tiken Jah Fakoly)

 

" - C'est encore à toi de bôgner, dit le grand Frédo.

- Pas question, répondit Kévin en s'asseyant par terre, vous n'arrêtez pas de tricher...

- Ouais, tu peux parler, toi, tu fais juste semblant de bôgner... En fait, tu regardes par en dessous... "

                              (extrait de La guerre des fermetures-éclair, éditions évolutives)

 

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