
J'aime le chat si bleu
Sur les toitures dorées.
Il a les yeux si verts
Qu'il tombe
De sa gouttière :
Chat dézingué.
Nicole OLIVIER
(Anthologie Bestiaire / Bestiaire(s)
- éditions Donner à Voir)
J'aime le chat si bleu
Sur les toitures dorées.
Il a les yeux si verts
Qu'il tombe
De sa gouttière :
Chat dézingué.
Nicole OLIVIER
(Anthologie Bestiaire / Bestiaire(s)
- éditions Donner à Voir)
On entend
Les mouches qui passent
On entend
Le pinceau du poète chinois
Sur la feuille
On entend
Doucement
Le nuage qui transhume
Par grand beau temps
On entend tout cela
Et alors on s'étend
On s'étend dans les lointains.
Jean FOUCAULT
(Nés en l'air
- éditions Corps-Puce)
« Ta robe, ô hareng, c’est la palette des soleils couchants, la patine du vieux cuivre, le ton or bruni des cuirs de Cordoue, les teintes de santal et de safran des feuillages d’automne !
Ta tête, ô hareng, flamboie comme un casque d’or, et l’on dirait de tes yeux des clous noirs plantés dans des cercles de cuivre !
Toutes les nuances tristes et mornes, toutes les nuances rayonnantes et gaies amortissent et illuminent tour à tour ta robe d’écailles.
A côté des bitumes, des terres de Judée et de Cassel (2), des ombres brûlées et des verts de Scheele, des bruns Van Dyck et des bronzes florentins, des teintes de rouille et de feuille morte, resplendissent , de tout leur éclat, les ors verdis, les ambres jaunes, les orpins (3), les ocres de rhu, les chromes, les oranges de mars !
O miroitant et terne enfumé, quand je contemple ta cotte de maille, je pense aux tableaux de Rembrandt, je revois ses têtes superbes, ses chairs ensoleillées, ses scintillements de bijoux sur le velours noir ; je revois ses jets de lumière dans la nuit, ses traînées de poudre d’or dans l’ombre, ses éclosions de soleils sous les noirs arceaux ».
Notes
(1) Albert Camus “Le mythe de Sisyphe”, excipit
(2) Cassel : ville du centre de l’Allemagne (Hesse) dont le nom s’orthographie aussi Kassel
(3) orpin : plante grasse
Les notes et l'image viennent d'ici : mfrontere.blog.lemonde.fr