Je viens de lire un roman - Enclave, de Philippe Carrèse, éditions Plon - qui m'a bien plu et que je vous recommande chaudement. Un livre terrible, cruel et puissant. Le genre de
bouquin qui vous "prend aux tripes" et que vous ne lâchez plus avant de l'avoir fini...
Frédéric Legrand, sur 20minutes.fr en fait un assez bon résumé que voici :
Une « République » peuplée de prisonniers
L'avènement d'un tyran, alors même que le peuple vient de retrouver sa liberté.
Dans son nouveau roman Enclave, Philippe Carrese poursuit le chemin qu'il avait déjà tracé dans ses scénarii pour la télévision : des fables universelles sur la condition humaine, au travers
de destins ballottés par l'Histoire. L'artiste multicarte marseillais (écrivain, réalisateur, musicien) nous entraîne cette fois vers les Carpates, à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Tapi dans une forêt profonde, coupé du monde par la montagne, le camp de travail de Medvedi se réveille un matin, sans gardiens. Les nazis ont fui l'avance soviétique, minant tous les ponts,
isolant totalement leur centaine de prisonniers de cette guerre finissante. Les hommes, employés pour fabriquer des cercueils destinés au front de l'Est, les femmes, chargées de distraire les
officiers SS et d'élever des « enfants aryens » kidnappés dans les territoires occupés, se retrouvent livrés à eux-mêmes. Mathias, un des jeunes garçons du camp, consigne sur des cahiers la lente
gestation de la « république démocratique de Medved », dominée par Dankso, le cuistot. D'abord chef par nécessité, l'ex-prisonnier succombe peu à peu à l'ivresse du pouvoir, jusqu'à dépasser en
atrocités ses anciens geôliers. Exploitant jalousies entre classes sociales, tensions raciales et sexuelles au sein du camp, Dankso crée un mélange entre royaume féodal et dictature totalitaire,
hanté par la présence fantomatique des nazis, restés dans le camp par le biais de leurs chats. En un roman qui se lit d'une traite, Carrese nous interroge sur le despotisme. Et, surtout, sur la
responsabilité des hommes libres qui, par lâcheté, méconnaissance ou épuisement, le laissent prospérer.
Frédéric Legrand
Lire aussi une interview de Philippe Carrèse à propos d'Enclave sur bibliosurf.com