Longtemps qu'on n'a pas joué à "la vie des mots", on y va... Trois propositions, quelle est la bonne ?
1) merratte : nom féminin d'origine estonienne désignant un poisson téléostéen qui vit dans les bas-fonds marins. Elle fait partie d'une espèce en voie de disparition.
Exemple : "C'était l'an dernier, je naviguais du côté du cap Canaille et ça tanguait fort... Malgré tout, je donnais un coup de chalut pour voir... En le relevant, j'aperçus deux ou trois merrattes prises dans le filet... J'allais quand même pas les remettre à l'eau..." (Alphonse Daudet, Le phare des Sanguinaires.)
2) merratte : nom masculin ambigu, d'origine inconnue, parfois employé comme adverbe et traduisant une colère rentrée, mot souvent suivi d'un point d'exclamation ou deux.
Exemple : "Vendredi n'aimait pas son nom, il aurait préféré que je l'appelle Dimanche. En plus, il en avait assez de manger du poisson tous les jours. Merratte ! s'exclamait-il souvent, pourquoi pas un barbecue, histoire de changer un peu ?..." (Daniel De Foë, Robinson Crusoë.)
3) merratte : ce mot se décompose en deux : "mer" et "ratte", variété recherchée de pomme de terre, spécialité du Touquet. Il signifie, grosso modo, 'choucroute de la mer'.
Exemple : "Le projet de création d'un restaurant en haut du phare de la Canche ne fait pas l'unanimité au Touquet. C'est bien dommage, on pourrait manger une merratte locale tout en regardant la mer et les éoliennes au loin..." (Guide touristique)