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12 décembre 2019 4 12 /12 /décembre /2019 05:00

C'est un livre très "spécial" que je vous invite à lire aujourd'hui, celui de l'ami Alain Boudet...

Alain BOUDET : Petites bricoles sans protocole, La maison du patient.

C'est par l'intermédiaire de ce livre hors-normes qu'Alain Boudet nous donne de ses nouvelles... Loin de se plaindre ou de sombrer dans le pathos, il réussit à évoquer la maladie dont il est atteint avec du recul, une distance telle qu'elle semble ne pas le concerner directement, comme s'il l'observait d'une autre planète. Entre deux séances de chimio, il tente la poésiethérapie : Le mal est là / pour que je le rejette // Et le poème / pour que je l'accompagne // Que j'accepte son compagnonnage // Le résultat est surprenant : nous voilà plongés à l'intérieur du corps du malade, batailles de globules au programme et combats contre les envahisseurs, un « traitement » très pénible à supporter qui le laisse épuisé, bien proche de « l'essorage ».

Les gravures d'Yves Barré ressemblent à des clichés pris à travers un microscope ou à des cartes d'état-major étalées sur les tables d'un Q.G... Certes grave, la situation l'est, mais Le désespoir n'a pas sa place ici. // Le désespoir, c'est pour les bien-portants. // Un hommage en clin d'oeil à Victor Hugo dont la clinique porte le nom et un autre au personnel soignant accompagnant réconfortant : Les infirmières / sont des libellules / qui rendent tout cafard // impossible. //

- Pratique : livre à commander chez l'auteur (Les petits étangs 72210 Louplande) en échange de 10 euros + envoi : 1.80. Bénéfices reversés à la Maison du Patient.

cf. ahoui.eklablog.com

cf. ahoui.eklablog.com

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commentaires

M
C'est très fort. Le résultat est à la hauteur du courage qu'il lui a fallu probablement pour rassembler là ces mots...
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T
Entièrement d'accord avec toi...
Y
Tu vois juste. Les images trouvent leur source dans les vues au microscope. Les six images forment une suite qui "relate" le combat des globules contre l'envahisseur. D'une image à l'autre, les globules gagnent un peu plus la bataille. C'est en bleu pour les mêmes raisons de distanciation. Chez Alain : poèmes, chez moi : éléments graphiques.<br /> Le dessin de couverture illustre plus particulièrement le poème de la page 29 « S'inquiéter pour l'autre / dont on n'a pas le corps ». Il joue sur l'anagramme du nom d'Alain : "debout", et montre deux personnages debout devant l'adversité – l'un serait le compagnon ou la compagne de l'autre. Le poète écrit « Pourtant / c'est par eux que tout tient"
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T
Merci beaucoup pour ton commentaire, particulièrement éclairant, pour ne pas dire lumineux...
B
tristement magnifique .. si sensible.. et toujours l'humour en pointe… force.fff, je la souffle vers..
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T
Merci pour ton commentaire attentionné...
D
Certes, ses mots ne font pas de bruit, mais comme une eau-de-vie distillée en contrebande, ils nous aident à cheminer, "compagnons fraternels".
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T
"Fraternel" est un mot qui lui va bien, au gars Alain...