Aujourd'hui, un coup d'oeil sur un des derniers "Petits Carrés" publié chez Donner à Voir :
Jean-François FORESTIER : La baie, éditions Donner à Voir.
Ce pourrait être la baie d'Halong, celle de San Francisco, de Saint-Brieuc ou encore celle du Mont-Saint-Michel... En réalité, avec ce « petit carré », nous voilà dans toutes les baies du monde à la fois. Au point de contact de la mer avec la terre, dans la lumière, ou plutôt à la croisée des lumières : Lumière d'aluminium, .../... Lumière de cristal à midi.../... Semblables aux aquarelles des peintres, (Turner et Soulages sont d'ailleurs discrètement évoqués), les poèmes de Jean-François Forestier regorgent de couleurs... Et c'est « beau comme le ciel des peintures » aurait pu ajouter Aragon. D'autant plus que nous sommes dans l'éphémère le plus total, que ce soit pour caresser le dos de l'aube ou pour capturer le pathétique coup de fusil du soir. Chacun connaît dans la technique de l'aquarelle ce miraculeux moment où les teintes se diluent, se mélangent, s'attirent ou se repoussent et finalement se fixent pour un fragile instant d'éternité. C'est à ce spectacle grandiose, peuplé d'oiseaux et de pêcheurs, toujours le même et jamais le même selon l'heure de la journée, que le poète nous invite...
Pascale Etchecopar, l'illustratrice, prolonge le plaisir du lecteur avec ses découpages légers, harmonieux, baignés qu'ils sont à l'encre bleue de l'enfance...
+ Deux poèmes :
Funambule assuré / sur un arc-boutant de lumière // Le jour / qui fléchit / sur la coupole céleste //
Lumière de coques blanches // Long long collier de coquillages / qui festonnent la plage / suspendus / au lapis-lazuli de la mer / étale /