Références : Patrick Le Divenah : Parce que, éditions Rougier, Ficelle.
Quelques impressions de lecture :
Tiens, un livre drôle, ce n'est pas si fréquent en poésie... L'auteur y prend grand plaisir à jouer avec les mots. Et nous aussi, par la même occasion... Traquant leurs différents sens, il les pousse dans leurs derniers retranchements, jusqu'à l'absurde parfois, déclinant presque tous les possibles… Ainsi le poème de la page 13 intitulé Dit pas dit commence classiquement par : « Il ne sera pas dit » pour se terminer, avec une certaine audace, par : « je serai dit » !... À la manière d'un savant fou, Patrick Le Divenah se penche sur notre langue pour la disséquer, la découper menu-menu pour ensuite mieux en recoller les morceaux (cf. miroir 1, page 15). Ce qui suppose de sa part de bonnes connaissances de notre grammaire. Voyez, par exemple, comment il réussit à écrire un poème sur une bizarrerie « conjugatoire » : le verbe « traire » n'a pas de passé simple !
Bref, voilà un petit livre jubilatoire, comme on dit. Imparable également : n'oublions que la réponse de Blaise Cendrars à une grande enquête littéraire en 1919 : « Pourquoi écrivez-vous ? » fut précisément : « Parce que »...
- Petits plus : les dessins sur le vif de Vincent Rougier et la 4ème de couv' d'Yves Barré.
+ le poème « traire » in extenso...