Curieux mot que ce bellépharine, largement snobé par les moteurs de recherche les plus performants et les dictionnaires les plus pointus.
Interrogeons l'étymologie : vous n'ignorez pas, bien sûr, que Bellérophon est celui qui dompta Pégase. (Dans l'intimité, on l'appelait "Bellé"). Quant à Pharine, c'est un boulanger arménien qui avait l'habitude de passer ses vacances à Byzance.
On comprend mieux que Bellépharine (avec un B majuscule) était, chez les Grecs, la déesse de la poésie lyrique et du poisson pané. Parmi les ruines d'un temple qui lui était dédié sur l'île de Fourni, on a récemment retrouvé les vestiges d'un four à pain.
Le nom commun bellépharine (féminin) a plusieurs sens :
1- variété d'épingle à nourrice, très utile à ceux qui souffrent d'une mauvaise vue dans la mesure où elles sont dotées d'un ingénieux système de clignotants.
Exemple : "Dejka, tu pourrais me passer deux ou trois bellépharines pour que je finisse d'habiller ton frère ? Merci, ma fille." (Jeton Kelmandi)
2- mot de passe des maquisards albanais pendant les années de plomb et de pain noir.
Exemple : "La bellépharine, la bellépharine, la bonne tisane pour le froid." (chanson à la mode à cette époque-là.)
3- partie de l'oreille interne mal définie dans sa fonction intrinsèque et qui fait encore l'objet de recherches actuellement.
Exemple : " - c'est grave, docteur ?
- non, tranquillisez-vous, juste une bellépharine légèrement enflammée. Un bain d'oreilles à l'eau pétillante pendant une semaine et vous serez guéri.
- comment ?"
(Jules Romains, Le petit-fils de Knock)